VEF Blog

Il s'en est passé des choses depuis la semaine dernière. 

Je me suis rendue compte que la pharmacie en ville voulait bien me donner ma drogue préférée une fois par semaine car je leur avait précédement apporté une ordonnance. Chaque semaine donc, je vais chercher ma plaquette de somnifères et je rentre chez moi planer un bon coup.

Mais voilà, comme à chaque fois, dès que je suis dans un état second je me met à faire n'importe quoi. C'est comme ça qu'hier, en fin d'après-midi, je me suis retrouvée le bras gauche en sang, plein de cicatrices.

Alors que je viens tout juste de m'en remettre, je veux déjà recommencer et en reprendre le plus vite possible. C'est dire si ma vie est triste...

J'ai recommencé ! Pourtant j'avais juré de ne plus le faire. Hier j'ai avalé 7 somnifères d'un coup pour me vider la tête quelques heures.

Quand je me suis réveillée j'avais des cicatrices plein le bras gauche : je me suis coupée avec un couteau. J'avais aussi mis le bazard dans mon appartement, et mis du sang partout.

Dire que j'avais tout bien rangé et nettoyé la veille pendant des heures...

Câline, ma chatte de 6 mois, s'est faite opérer ce jour-là. Je plannais trop haut pour pouvoir m'occuper d'elle correctement. Heureusement, malgré son pansement et son ventre rasé, elle n'a pas eu l'air de trop souffrir. Elle s'est contentée de jouer avec sa queue et de dormir tout le reste de la nuit.

Une bonne semaine en perspective...

C'est terminé, ce "nouveau traitement" je le jette à la poubelle et je ne veux plus en entendre parler. Marre de ses effets secondaires, marre qu'il ne me fasse presque aucun effet, marre qu'il n'arrange rien là où il devrait agir. Je reprends l'ancien et je le garde.

D'ailleurs depuis que je suis repassée à l'ancien et que je ne me prends plus la tête avec ces médocs ça va un peu mieux. Je fais moins de crises de boulimie, j'essaye de les contrôler en mangeant équilibré (autant que possible, une crise reste une crise), et je m'occupe l'esprit en lisant, en écrivant ou en regardant des films.

Même mon chat semble plus heureux.

Malgré mon nouveau traitement, je fais toujours des crises de boulimie. J'avais mis tous mes espoirs dans ces petits comprimés, malheureusement ils n'ont eu aucun effet. Aucun ! Pas même d'effets négatifs. Un peu comme si je n'avais rien pris.

Et donc, inévitablement, peu après midi j'ai craqué et j'ai avalé tout ce qui m'est tombé sous la main.

Je vais tout de même continuer ce traitement pendant au moins une semaine, histoire de voir les effets sur un plus long terme.

Je n'ai rien à perdre...

Mes crises de boulimie sont revenues le jour même où j'ai changé de traitement médical. Quelle idiote j'ai été de croire que je pourrais me contrôler sans ces médicaments.

Je vais donc repasser à l'ancien traitement, malgré ses effets secondaires pénibles. Pour moi rien est plus terrible que la souffrance psychologique des crises de boulimie. Dans ces moments je me déteste, la vie me semble insurmontable et tout me paraît moche autour de moi.

Mon existence est rythmée par ces crises depuis trop longtemps, je dois tout faire pour que ça s'arrête.

Pour m'occuper l'esprit je dessine, j'écris de longues lettres, je lis des livres que j'aime... Jusqu'à ce qu'une crise pointe le bout de son nez et vienne tout gâcher. Mais demain, avec ce nouveau traitement, ça va changer (j'espère !).

Depuis quelques jours j'ai un nouveau traitement médical. Il s'agit du même qu'on m'avait donné à l'hôpital psychiatrique d'Evreux.

Comme il avait donné de bons résultats je me suis dit que ce serait une bonne idée d'en reprendre. Mais c'était sans compter les effets secondaires :

Fatigue, manque d'énergie, troubles de la vision, maux de tête, difficultés à me concentrer...

Après avoir pesé le pour et le contre, j'ai décidé de reprendre mon ancien traitement, même si il est moins efficace. Je garde quand même l'autre au fond de mon placard au cas ou je changerai d'avis.

Je fais de plus en plus souvent des crises d'angoisse. Dans ces moments-là mon coeur s'emballe, j'ai chaud, des sueurs, mal à la tête, des nausées, je me sens très faible, je stress... J'ai un médicament à prendre pour ça. Il me permet d'atténuer la crise et de retrouver mon calme.

Lorsque je suis sortie de l'hôpital psychiatrique, j'ai promis à mes parents que jamais plus je ne prendrai du Stilnox. Au début j'ai réussi à tenir sans aucun problème, mais au bout de 2 semaines j'ai craqué.

Le Stilnox est un somnifère puissant qui fait tourner un peu la tête. Si on en prend trop on perd le contrôle et on agit comme un drogué ou une personne bourrée, sans avoir conscience de ce que l'on fait..

Quand j'ai commencé à en prendre c'était pour dormir car j'étais trop stressée pour y arriver (il y avait le Bac et des concours à passer). Puis je l'ai pris pour m'échapper du quotidien, pour me réfugier dans un autre monde...

Seulemement  parfois après en avoir pris je fais des choses stupides comme m'automutiler, acheter des objets inutiles ou appeler des gens pour leur raconter n'importe quoi.

Il y a quelques jours j'ai demandé à mon médecin de m'en prescrire. Je ne me souviens pas trop de la suite (un autre effet de ce médicament). Je me souviens avoir avalé les 7 cachets de la boîte d'un coup. Je me souviens que ma tête a commencée à tourner... puis plus rien : le trou noir.

Tout le monde me conseille d'aller à la clinique des Pages, mais pour le moment je n'en ai toujours pas le courage. 

Aujourd'hui je me suis encore automutilée. Je me suis coupée au bras avec un couteau de cuisine. Les plaies étaient très profondes et très douloureuses.

Je suis allée aux Urgences et un médecin m'a fait 6 points de suture. Je devais attendre que l'infirmière me mettre des strips et me fasse un bandage, mais j'avais trop peur qu'on me renvoit à l'hôpital psychiatrique. Alors, discrètement, j'ai attrapé mes affaires et je suis partie.

Aux Urgences, les soignants commencent à bien me connaître.

Mes bras sont couverts de cicatrices. Elles vont s'effacer avec le temps mais ne disparaîtront jamais vraiment. J'ai eu au total 42 point de suture en quelques semaines...

Depuis ma sortie de l'hôpital psychiatrique la semaine dernière, mes journées sont de nouveau rythmées par les crises de boulimie quotidiennes.

Chaque matin, presque machinalement, je tente de ne pas céder à cette pulsion. Je me prépare un petit déjeuner équilibré, et quelques heures après bien souvent je craque.

Ce matin, comme chaque matin, j'ai pris mes céréales en lisant quelques pages. C'était un moment agréable. Le moment où tout va bien, où la maladie n'est pas encore réveillée...

Malheureusement les tentaions sont trop nombreuses : il y a Carrefour pas loin, il y a des restaurants à 30 minutes d'ici, il y a mes placards pleins de bonnes choses juste derrière moi !

C'est triste quand même, répéter inlassablement une journée qui s'est très mal passée : je sais déjà comment ce jeudi va s'achever...

Premier article... 

Aujourd'hui a été une très mauvaise journée. Comme d'habitude c'est à cause de mes crises de boulimie.
Tout allait bien ce matin. J'avais pris des céréales pour le petit déjeuner. Au déjeuner c'était très bon : pommes de terre avec du poulet... Et là la crise est arrivée.

Je n'avais pas de provisions. Je me suis allée à Carrefour (la grande surface la plus proche) pour faire le plein de cochonneries. Dès que je suis rentrée, j'ai avalé sans me poser de question, sans me demander si j'avais faim ou quelles seraient les conséquences.
 
Pourtant les conséquences je les connais : la culpabilité, le dégoût de moi même, l'envie d'en finir...
C'est incroyable qu'une si petite aiguille sur la balance puisse avoir un impact aussi important sur ma vie.
C'est toute l'histoire de ma maladie.
 
Et de l'autre côté il y a ma soeur Laurence qui est anorexique et toute maigre. Elle me rappelle sans cesse ce que je ne suis pas : une fille qui sait se contrôler et qui a de la volonté.

Triste journée...